Le CLAP, un club de pétanque avec un supplément d’âme
Le CLAP est un club de pétanque à la fois traditionnel et atypique, c’est en ça que réside sa magie et c’est pour cette raison qu’il cristallise aujourd’hui l’attention. Si autant de licenciés, d’habitants et d’autres associations soutiennent le CLAP, c’est avant tout parce qu’il a su, au cours de son histoire, créer un lien social fort entre tous.
En mélangeant une activité sportive ludique, une convivialité jamais démentie et l’entretien d’un espace vert classé, il a su trouver une formule improbable qui fait sa richesse associative. Ce club est aujourd’hui une des institutions parisiennes, ayant les plus beaux résultats humains et sportifs.
Le CLAP n’est peut-être pas parfait mais il continue de s’améliorer année après année. Admirateurs ou pourfendeurs, chacun a son avis. Mais le mieux est encore de s’informer à la source, auprès des licenciés, pour comprendre le CLAP d’aujourd’hui.
L’histoire du CLAP
Pour comprendre le CLAP aujourd’hui, il est important d’évoquer son histoire : comment les joueurs sont-ils arrivés au 17-23 avenue Junot ? Comment ont-ils fait vivre un club de pétanque en suivant les usages observés dans les autres clubs ? Comment ont-ils réussi à en faire une institution montmartroise du 18e et de Paris ?
Fondé en 1971 par des mordus de pétanque qui jouaient aux boules dans les squares alentours, le CLAP a trouvé refuge en 1972, sur un terrain de 750 m2 laissé à l’abandon. Ce terrain, situé au 17-23 avenue Junot, est un des derniers vestiges de ce qu’on appelle le « maquis de Montmartre ».
Avec l’accord et l’aide de la Direction des Parcs et Jardins de l’époque, les boulistes vont transformer ce terrain en friche en boulodrome. Les années 80 marquent le premier combat du CLAP avec le projet de parking. Initié en 1976, ce projet prévoit la création d’un parking sous-terrain de 6 étages, après avoir abattu les arbres du maquis.
C’est au bout de 15 ans de lutte acharnée que le projet est abandonné. Un décret du 27 novembre 1991 classe le passage du maquis et les terrains du CLAP en « site classé » de Paris. Il reste de ce combat quelques photos connues, notamment celle d’artistes de renom s’enchainant aux arbres.
Ainsi, depuis plus de cinquante ans, les bénévoles du club animent et entretiennent le lieu. C’est à travers son histoire tumultueuse, que s’est ancrée cette volonté chevillée au corps de faire perdurer ce site, ce club de pétanque, ce lieu de rencontres improbables et de mixité sociale, chers à l’esprit montmartrois.
Le lien social comme une évidence
Pour comprendre le CLAP aujourd’hui, il faut interroger les 287 licenciés qui l’animent tous les jours. Non, nous ne sommes pas un club fermé, il y a longtemps que nous communiquons sur le web. Les procédures d’inscription sont depuis des années ouvertes à tous. Aucun parrainage n’est nécessaire. Il suffit de déposer sa demande d’adhésion en début d’année, lors de l’ouverture des inscriptions (la procédure est indiquée sur notre site Internet).
Le CLAP est unique par sa grande diversité de licenciés, tout sauf un entre-soi ! Le CLAP réunit toutes les professions : des professeurs, des comédiens, des artisans, des « sans emploi », des ouvriers, des chefs d’entreprise, des retraités, des cadres, des coiffeurs, des professionnels de santé, des musiciens, des policiers, des étudiants, etc.
Les parisiens sont au CLAP : 90 % des joueurs et joueuses vivent à Paris Intramuros et 65 % des licenciés de l’association habitent dans le 18e arrondissement de Paris.
Le club est aussi un lieu intergénérationnel, en effet aujourd’hui les + de 60 ans représentent environ 34 % des licenciés et les 18-39 ans, 23%. La pétanque permet cela, et les règles d’un club comme le nôtre le préservent.
Les femmes dans la partie
Pour comprendre le CLAP aujourd’hui, il suffit de parler avec les féminines du club. Soudées et motivées comme jamais, elles bousculent l’univers machiste de la pétanque. Des femmes qui en veulent, des femmes qui s’imposent et qui se présentent dans les concours extérieurs avec cette volonté de gagner.
Sur les deux dernières éditions du Championnat des clubs de Paris féminin, le CLAP est le seul club de Paris à avoir présenté deux équipes (les autres, 1 ou 0). En 2021, la triplette Akila – Fleur – Isabelle a atteint les 1/2 finale du championnat de Paris triplette féminin. Avec ses 77 féminines, le CLAP est le club parisien le plus féminin, et leur nombre augmente d’années en années. Ateliers, formations, implications dans la vie du club, les femmes contribuent à faire évoluer le CLAP dans ce qu’il a de meilleur.
Le CLAP, un club de sport en pleine progression
Pour comprendre le CLAP aujourd’hui, il faut s’intéresser à son bilan sportif. La pétanque est une activité conviviale pour la majorité de nos licenciés, mais c’est aussi de la compétition pour d’autres. Les performances dans les compétitions officielles se multiplient aussi bien chez les hommes que chez les femmes.
A ses débuts, le club était rarement présent dans les compétitions officielles, mais depuis quelques années, il n’a cessé de s’améliorer : formation, entrainements réguliers, sorties dans les concours extérieurs.
Dès 2014, le CLAP met en place un programme sportif plus ambitieux, tourné vers les compétitions et championnats extérieurs. Le club présente deux équipes à la Coupe de Paris Promotions, reprend les interclubs CLAP – Pétanque du Tertre –, démarre les journées de formation avec l’éducateur sportif Janik Lemaire.
En 2016, le club reprend les interclubs en Normandie et participe pour la 1ère fois au Championnats des clubs de Paris (Hommes et Femmes).
Le CLAP est parvenu au fil des ans à se forger un véritable palmarès : Après son premier titre de champion de Paris obtenu en 1993, le CLAP est devenu champion des clubs de Paris vétérans en 2019 et en 2022, finaliste du championnat de Paris en doublette Jeu provençal 2022, finaliste de la Coupe de Paris en doublette promotion 2022.
Le CLAP, un espace vert protégé et choyé par ses bénévoles
Pour comprendre le CLAP aujourd’hui, il faut visiter le lieu, voir comment cet espace vert est entretenu. On y voit diverses variétés d’oiseaux profiter d’un lieu calme.
Les jeux de boules à Montmartre ont commencé au milieu du XIXème siècle, dans un Montmartre campagnard, qui s’urbanisait peu à peu. Tout le monde connaît le fameux maquis de Montmartre.
Aujourd’hui, si les immeubles ont massivement envahi l’avenue Junot, il reste de la nature et des jeux de boules, le CLAP. clin d’œil original au passé !
Le lieu est protégé depuis 1991, grâce à l’article L.341-10 du code de l’environnement qui protège les sites classés : « Les monuments naturels ou les sites classés ne peuvent ni être détruits, ni être modifiés dans leur état ou leur aspect sauf autorisation spéciale. »
C’est au printemps 1998, que des arbres sont replantés (7 érables et robiniers avaient été abattus pendant l’affaire du parking) redonnant ainsi les couleurs d’origine du lieu.
En 2006, l’enceinte extérieure du CLAP côté avenue Junot a été végétalisée. Aujourd’hui, il existe environ 19 essences d’arbres au sein même du CLAP.
Le CLAP, haut lieu du patrimoine montmartrois
Pour comprendre le CLAP aujourd’hui, il faut aussi se pencher sur ce patrimoine chargé d’histoire. Le CLAP n’a pas toujours été un maquis recouvert d’arbres et arbustes. Deux lieux emblématiques ont existé entre le 15 et le 23 avenue Junot : le Moulin Neuf puis l’atelier de Félix Ziem, peintre de l’École de Barbizon (fin du XIXe siècle).
Félix Ziem est le premier peintre à être exposé au musée du Louvre de son vivant. Son atelier occupait l’actuel terrain « Central » du CLAP et était relativement imposant, 11m sur environ 6m et d’une hauteur équivalente à celle d’un immeuble de 3 étages. On devine aujourd’hui sur le mur d’entrée au CLAP, l’ancien escalier qui menait vers la maisonnette attenante à l’atelier de Ziem. C’est aux alentours de 1925 que cet atelier a été rasé. Le terrain à l’abandon vit ainsi la nature reprendre ses droits.
Un autre témoin du patrimoine architectural, et non des moindres, est le mur de soutènement visible sur l’avenue Junot. Alfred Renaudin l’a peint en 1910 au moment du percement de l’avenue
On retrouve ce mur sur une photographie de 1955. Les enfants y jouaient déjà !
Enfin, adossée au CLAP, le long du terrain D, se trouve la maison de Tristan Tzara, poète et co-fondateur du mouvement DADA. Elle fut construite par l’architecte Adolf Loos en 1926, précurseur du mouvement moderne, architecte qui a inspiré Le Corbusier.
CLAP de fin pour les bobards entendus ces dernières semaines
Pour comprendre le CLAP aujourd’hui, le mieux est de venir à sa rencontre.
Halte à la désinformation !
Afin de dissiper les doutes, couper court aux rumeurs les plus folles et
stopper les tentatives de désinformation, voici quelques éléments de réponses à
vos interrogations :
- « La Ville de Paris veut construire un immeuble sur le site du CLAP » ?
Non, la Ville de Paris n’a pas décidé de construire un immeuble sur le terrain de l’avenue Junot : elle a lancé un « appel à manifestation d’intérêt concurrent » à propos du terrain occupé par le CLAP. Des opérateurs privés souhaitent faire main basse sur ce terrain pour exploiter une concession commerciale en jurant que ce sera « comme avant, mais en mieux »…
- « Le CLAP occupe un terrain sans autorisation » ?
Avec l’accord et l’aide de la Direction des Parcs et Jardins de l’époque, le CLAP a installé les terrains de boules au 17-23 avenue Junot en 1972. Depuis cette époque, des échanges réguliers avec la Mairie du 18e se sont toujours tenus, notamment lorsque le CLAP a bénéficié du raccordement à l’eau et à l’électricité dans les années 90.
Nous avons demandé d’officialiser l’occupation des terrains à plusieurs reprises depuis 2018 (via une convention) sans avoir pu avancer sur le sujet (peut-être dû à la période Covid ?)
- « Le CLAP se fait des bénéfices sur le dos des autres » ?
Non, le CLAP ne fait pas payer la cotisation annuelle 450 € comme on l’a entendu, mais 70 €, dont 30 € sont reversés à la Fédération Française de Pétanque et Jeu Provençal.
Non, le CLAP n’organise pas de soirées privées. Le lieu n’est jamais privatisé et reste toujours accessible aux licenciés.
Non, le CLAP ne coûte pas d’argent à la collectivité : jusque-là, l’association loi 1901 qui gère le club n’a jamais touché de subvention, elle paye ses factures d’eau et d’électricité et entretient le terrain prêté par la municipalité grâce à des bénévoles.
- « Le CLAP est un lieu élitiste, people et anti-montmartrois » ?
Aujourd’hui 90 % des joueurs de pétanque licenciés du CLAP sont parisiens, 65 % vivent dans le 18e arrondissement : une dizaine de professeurs, des artisans, des étudiants, des commerçants, des retraités, des chefs d’entreprise, des sans-emplois, des cadres, des artistes, etc. Tous ont été séduits par le charme du CLAP où tout le monde se mélange.
Tous les ans, les inscriptions sont ouvertes dès le mois de janvier, en moyenne une cinquantaine de nouveaux joueurs viennent s’inscrire, ayant souvent pris connaissance du club via le site internet.
Le CLAP dépend de la Fédération Française de Pétanque et Jeu Provençal. Comme dans tous les sports, la licence permet d’être assuré en cas d’accident.
- « un club house illégal » ?
Comme dans tout club sportif (rugby, football, pétanque etc.), il existe un club house pour les licenciés. Créé dans les années 70, Ce club-house permet de se détendre avec ses partenaires de club, de se protéger lorsqu’une averse commence, de ranger ses affaires ou ses boules de pétanque. Les bénéfices de cette structure permettent de financer la participation à certaines compétitions officielles, d’organiser des concours, des rencontres avec d’autres clubs de Paris, des sessions de formation et d’initiation.
CLAP, le projet est prêt !
Pour défendre le CLAP aujourd’hui, nous vous demandons de soutenir notre projet.
Notre projet, c’est celui d’une association sportive qui veut maintenir ses activités essentielles autour de la pétanque, tout en permettant au + grand nombre de profiter du lieu : + de licenciés, des associations partenaires, des liens avec les écoles.
Notre démarche purement associative cherche à préserver une vraie mixité sociale.
Nous pressentons que face à nous se profilent des projets commerciaux, avec une puissance financière écrasante. Ces opérations commerciales n’auront à terme qu’un but : chasser les plus modestes pour accueillir + de touristes et de clients privilégiés. Elles entraîneront inévitablement la disparition de notre club de pétanque, le plus important de Paris en nombre de licenciés.
Paris n’a pas besoin d’une guinguette supplémentaire pour les touristes, Paris n’a pas besoin d’un square sans âme avec des bancs vides.
Paris et le 18e arrondissement ont besoin d’un club comme le CLAP, avec des valeurs associatives fortes, pour défendre une vie populaire, amicale, et sportive !
Vive le CLAP !